lundi 22 août 2011

Mais où sont les Parisiens?- Partie 2


Je tournai dans la rue voisine, habituellement malmenée sous des pas pressés de Parisiens stressés. 

Elle était d’un calme fou et d’une propreté rare.

Puis, surgirent des quatre coins, plusieurs de ces créatures bien connues. Bermudas, t-shirt, baskets, appareil-photo au cou et brandissant une carte l’air désemparé…les touristes.

Consciente que j’étais ce qui se rapprochait le plus d’une Parisienne à des mètres à la ronde, je tentai d’esquiver leurs regards, mais mes efforts furent vains : j’avais été repérée.

Un couple asiatique pressa le pas et s’avança vers moi pour me demander :

 « Champs-Élysées ? », dans un français cassé.

Le manège se répéta avec deux Américaines qui cherchaient les Galeries Lafayette et une famille britannique en quête du métro le plus proche. 

Par la suite, je croisai quelques citadins en veston-cravates, mais leurs pas avaient incroyablement ralenti, ils semblaient calmes, si bien que je ne pus faire autrement que de m’adapter, moi aussi, à ce nouveau rythme déboussolant.

J’entrai finalement au supermarché en quête d’un petit-déjeuner. À l’intérieur : le calme. On entendait presque la lumière du plafond vaciller. Je pris quelques achats parmi les allées où j’avais compté plus de commis que de clients. Je sursautai même lorsque l’un d’eux m’aborda pour me demander s’il pouvait m’aider alors que je tentais maladroitement d’atteindre la boîte de céréales sur le haut de la tablette. Arrivée en caisse, ce fût le comble : deux caissières brandirent la main, presque avec supplication pour que je passe à leur station…

Je revins à l’appartement avec une seule idée en tête :

« Chéri et si on allait passer une semaine à Nice? »

©Marilyn Préfontaine