lundi 11 juillet 2011

Pretty womans!


« 32 degrés ! », m’exclamai-je à voix haute en consultant le site de météo.

Oohlala!

Je n’avais pas réalisé, du fond de mon petit appartement, qu’il faisait si chaud à l’extérieur. Je ne savais pas si c’était le fait que nous étions au rez-de-chaussée ou si c’était le manque de lumière dû à notre unique fenêtre, mais nous avions la chance de ne pas trop ressentir la chaleur à l’intérieur. Tank God!

Je savais que j’étais mieux d’y rester, mais je devais faire des courses qui ne pouvaient plus attendre. Les tablettes vides de mon frigo me le confirmèrent. Je passai donc devant la garde-robe et choisit d’enfiler ma robe soleil.

Chose que je regrettai immédiatement lorsque je mis le pied à l’extérieur de l’immeuble.

 « Hey ma jolie! », héla un jeune homme adossé à la porte d’un immeuble entre deux bouffées de cigarette.  

Bien sûr, j’avais régulièrement observé ce petit manège, mais je réussissais généralement à me tenir du côté spectatrice, car chaque fois que je sortais seule, j’optais pour des tenues simples et pour un ramassis très imparfait de mes cheveux, par mesure de prévention. Mais dès que je mettais un peu de maquillage ou que je me coiffais légèrement, voilà que les portes m’étaient ouvertes, les sourires masculins fusaient et les clins d’œil aussi, sans compter les « bonjours » polis et les tentatives de drague ratées.

Bien des hommes ici ne semblaient éprouver aucune gêne à aborder les femmes de cette façon. Les femmes, en revanche, avaient appris à maîtriser l’indifférence. Dès qu’une jolie femme passait devant un homme, c’était inévitable, leur regard la suivait, sans gêne.

Certes, je devais avouer que oui, les Parisiennes embrassaient leur réputation de canon. Elles étaient nombreuses, du haut de leurs talons aiguilles et avec leurs longs cheveux au vent à déambuler dans les rues sous les regards admiratifs des hommes. En plus, elles dégageaient un fort sentiment de confiance que j’enviais.

Après m’être fait accoster trois fois sur le seul chemin du retour, j’entrai à l’appartement un peu soulagée d’être au calme. 

Je défis les sacs pour me rendre compte que bien sûr, j’avais oublié le lait! Merde, j’allais devoir y retourner...mais non sans me changer.

« Chérie… tu es au courant qu’il fait 30 degrés dehors? », me demanda mon amoureux, lorsqu’il entra ce soir-là. 

« Oui, je sais bien. »

« Alors, pourquoi tu portes un col roulé? »

Oups…La tranquillité n’a pas de prix! 

©Marilyn Préfontaine