lundi 30 mai 2011

Friday night fever!

« Oui, je pars tout de suite et je te rejoins dans Montorgeuil, devant le resto italien de la dernière fois. À plus », dis-je à mon amoureux avant de raccrocher et verrouiller la porte.

Ah… vendredi! N’y a-t-il pas de sensations plus délicieuses que celle de commencer deux jours complets de congé?

Quand arrivait le week-end comme il est systématiquement appelé ici, une certaine frénésie s’emparait des rues de Paris. L’excitation était palpable et l’atmosphère devenait soudain plus détendue. La joie de vivre se lisait presque sur le visage des Parisiens qui déambulaient dans les rues. Chaque fois que nous sortions dans un quartier branché de la capitale en cette journée tant attendue, on pouvait lire à travers le regard de tous ces citadins attablés sur une terrasse qu’ils avaient rêvé de cet instant toute la semaine.

J’étais émerveillée du fait que vu ma localisation géographique plutôt exceptionnelle, j’avais littéralement la ville à mes pas. Je n’avais qu’à sortir le petit orteil en dehors de mon appartement pour avoir un aperçu instantané de l’énergie à l’extérieur.

Chaque vendredi soir, nous avions pris l’habitude, comme la majorité des Parisiens, de sortir pour célébrer le week-end! Et les sorties, ce n’était pas ce manquait à Paris. Restos, bars, pubs, théâtres et cinémas abreuvaient la ville de bon vin, bouffe décadente et manifestations artistiques divertissantes! Que demander de mieux?

 À Paris, impossible de se sentir seule. J’adorais l’effervescence, l’énergie qui se dégageait de la ville entière. Je m’amusais souvent sur mon chemin à lever les yeux en l’air pour observer les appartements et je n’apercevais bien souvent que quelques fenêtres allumées, la majorité étant éteintes. Où étaient donc tous ces gens? Il suffisait de baisser les yeux pour comprendre qu’ils étaient tous là dans les cafés, bistros et brasseries. La ville était vivante et bien remplie.

Au Québec, en jetant un coup d’œil par les fenêtres des maisons qui croisaient mon chemin, il y avait bien des lumières allumées et bien souvent l’éclairage provenait de la télé systématiquement ouverte. Peut-être que l’étroitesse de leur appartement y était pour quelque chose, mais toujours est-il que les Parisiens sortaient beaucoup à l’extérieur et vivaient plus en société, été comme hiver, jour comme nuit.  

« Ah, tu es là! », dis-je à mon copain en lui sautant au cou. « Tu m’attendais à l’extérieur? »

« Oui, il n’y a plus de tables. La rue est complètement bondée. Il n’y a plus de place nulle part. »

« On a juste à aller au théâtre en premier. Tu as acheté les billets? »

« J’suis allé, c’était complet. Il y a tellement de monde partout, c’était l’enfer dans le métro. Et si on rentrait écouter la télé? » 


©Marilyn Préfontaine