Écoutez les clochettes, du joyeux temps des fêtes
Annonçant la joie de chaque cœur qui bat…
Annonçant la joie de chaque cœur qui bat…
Boum! Boum! Boum!
Pendant que les meilleurs classiques de Noël de Roch Voisine jouaient dans les haut-parleurs au plus grand bonheur de la foule, mon cœur lui, battait la chamade.
J’étais coincée en haut de la grande roue qui surplombait la grande place de Lille, mais ce n’était pas le vertige qui faisait pomper d’une vitesse anormalement élevée mon organe vital, mais bien cette envie urgente d’aller aux toilettes.
Peut-être que les deux grands verres de vin chaud que je m’étais enfilés juste avant de monter y étaient pour quelque chose… J’avais simplement tenté de me réchauffer! Le Nord, c’est le Nord!
Pendant que les meilleurs classiques de Noël de Roch Voisine jouaient dans les haut-parleurs au plus grand bonheur de la foule, mon cœur lui, battait la chamade.
J’étais coincée en haut de la grande roue qui surplombait la grande place de Lille, mais ce n’était pas le vertige qui faisait pomper d’une vitesse anormalement élevée mon organe vital, mais bien cette envie urgente d’aller aux toilettes.
Peut-être que les deux grands verres de vin chaud que je m’étais enfilés juste avant de monter y étaient pour quelque chose… J’avais simplement tenté de me réchauffer! Le Nord, c’est le Nord!
En ce samedi, nous avions décidé de passer une journée à Lille, avec les Ch’tis. À peine à une heure de TGV de Paris, c’était la destination idéale pour se mettre dans l’ambiance du temps des fêtes. La ville était tout illuminée, la grande roue volait la vedette, tout le monde avait le cœur léger et le marché de Noël débordait de gens joyeux. En omettant mon envie pressante et le froid qui s’abattait sur la ville, c’était parfaitement idyllique…
Quelques minutes plus tard, j’étais enfin délivrée de ma position vertigineuse et par le fait même des cantiques du beau Roch. Aussitôt la nacelle stabilisée, je me ruai en plein milieu de la grande place. Autour de moi, aucun signe d’une quelconque toilette publique. Allez savoir pourquoi, elles semblent être une denrée rare en sol français. Pas étonnant que le métro de Paris soit constamment imprégné d’une forte odeur d’urine…
Quelques minutes plus tard, j’étais enfin délivrée de ma position vertigineuse et par le fait même des cantiques du beau Roch. Aussitôt la nacelle stabilisée, je me ruai en plein milieu de la grande place. Autour de moi, aucun signe d’une quelconque toilette publique. Allez savoir pourquoi, elles semblent être une denrée rare en sol français. Pas étonnant que le métro de Paris soit constamment imprégné d’une forte odeur d’urine…
Il y a bien ces « sanisettes » ici et là dans Paris, qui ressemblent à de gros conteneurs à déchets, mais bien qu’elles soient automatiquement lavées après chaque utilisation, elles ne m’ont jamais inspiré confiance. Toutefois, ce soir-là, j’aurais bien aimé en retrouver dans cette ville oh combien charmante, mais glaciale du Nord-Pas-de-Calais.
Puis soudain, j’aperçus au loin l’arche dorée : ce grand M jaune sauveur! J’y courus le plus vite que je pus, me tortillant comme un diable dans l’eau bénite. Une fois à l’intérieur, je ne vis aucune trace du célèbre couple de bonshommes allumettes universel. Les toilettes devaient donc être au deuxième. Je tentai alors d’emprunter l’escalier, avec l’espoir de mettre enfin un terme à cette torture intolérante au bas-ventre, mais je me cognai à un espère de gros gorille à l’air tout sauf sympathique.
« Il faut passer en caisse avant de monter », grogna-t-il.
J’avais peut-être une chance si je sortais mon accent québécois.
« Oh, je voulais jusse aller aux toiélettes ».
Il me regarda avec l’air prétentieux de celui qui détient le pouvoir. Il n’avait pas besoin d’en dire plus, je comprenais en voyant la taille de ses muscles et ses narines se dilater qu’il n’était même pas nécessaire que je tente le coup des larmes, elles n’arriveraient pas à faire fondre ce bloc de glace.
Puis soudain, j’aperçus au loin l’arche dorée : ce grand M jaune sauveur! J’y courus le plus vite que je pus, me tortillant comme un diable dans l’eau bénite. Une fois à l’intérieur, je ne vis aucune trace du célèbre couple de bonshommes allumettes universel. Les toilettes devaient donc être au deuxième. Je tentai alors d’emprunter l’escalier, avec l’espoir de mettre enfin un terme à cette torture intolérante au bas-ventre, mais je me cognai à un espère de gros gorille à l’air tout sauf sympathique.
« Il faut passer en caisse avant de monter », grogna-t-il.
J’avais peut-être une chance si je sortais mon accent québécois.
« Oh, je voulais jusse aller aux toiélettes ».
Il me regarda avec l’air prétentieux de celui qui détient le pouvoir. Il n’avait pas besoin d’en dire plus, je comprenais en voyant la taille de ses muscles et ses narines se dilater qu’il n’était même pas nécessaire que je tente le coup des larmes, elles n’arriveraient pas à faire fondre ce bloc de glace.
Je sortis du restaurant, avec la vessie prête à exploser d’une minute à l’autre. Il était d’une urgence capitale que je trouve une toilette pour arrêter ce supplice.
La place était bondée et je savais qu’il serait inutile de tenter le coup dans un autre restaurant.
Je marchai donc quelques instants à la recherche d’une cuvette pour mettre fin à ce cauchemar. J’avançais avec difficulté en tentant de retenir mes larmes, puis je vis un centre commercial!
Je marchai donc quelques instants à la recherche d’une cuvette pour mettre fin à ce cauchemar. J’avançais avec difficulté en tentant de retenir mes larmes, puis je vis un centre commercial!
Je suivis les panneaux indicateurs et arrivai devant une affiche qui indiquait :
Toilette 40 centimes
Toilette 40 centimes
Évidemment, elles sont payantes! Je fouillai dans ma poche en tremblotant… 10, 20, 30, merde! Je n’avais que 30 centimes. Alors que je m’apprêtais, en signe de désespoir, à poser mes genoux par terre et joindre les poignets pour mendier, espérant obtenir un peu de pitié d’un Lillois généreux, je vis une pièce dorée briller au loin sur le sol.
J’insérai alors les 4 pièces de 10 centimes dans la machine, poussai le tourniquet et pu enfin… enfin… bon vous savez quoi!
Une fois sortie, je me jurai non pas de ne plus jamais boire de vin chaud, mais à l’avenir, d’aller aux toilettes chaque fois que j’en verrais une. En France, c’est comme dans le désert, on ne sait jamais quand on va croiser la prochaine.
©Marilyn Préfontaine