lundi 8 novembre 2010

Merde alors!


Je me baladais sur l’avenue
Le cœur ouvert à l’inconnu
J’avais envie de dire…


« Eh merde! »

Je m’arrêtai sec.

Même en me baladant sur l’une des plus belles avenues du monde, je n’étais pas à l’abri de l’irritant numéro 1 de Paris : l’excrément canin!

Pourtant, j’avais pris l’habitude de regarder où je mettais le pied. J’avais eu ma leçon dès mes premiers jours dans la Ville lumière. Lorsqu’on arrive dans ce paysage urbain totalement différent du nôtre, on ne peut qu’être émerveillé. Il ne suffit que d’une courte incursion au cœur des vieux quartiers pour constater la richesse et la beauté qui s’offrent à nos yeux. La bouche grande ouverte, les yeux gros comme des 30 sous, je regardais avec admiration tout ce que le paysage parisien avait à m’offrir. 

Ce qui se déployait devant moi n’était pas très loin de ce que mon cerveau avait pu imaginer. De grands bâtiments de pierre pâle, travaillés avec un souci du détail déroutant. De grandes églises arborant de fières gargouilles défenderesses. Un mélange de calme et de stress propres aux grandes villes planait au-dessus des têtes ornées de bérets. L’architecture grandiose des immeubles, les gigantesques monuments prestigieux, les statues glorieuses, les fontaines spectaculaires… une chose était certaine, Paris était tout à fait à la hauteur de sa réputation : magnifique! Mais après quelques jours à avoir le nez en l’air, à ne plus savoir où donner de la tête, nos yeux finissent immanquablement par se poser sur le sol. C’est là que ça se gâte… outre l’amoncellement de déchets qui jonchent le pavé, on y retrouve cette défécation animale malodorante.

Allez savoir pourquoi, dans cette ville qui manque cruellement d’espace, presque tous les habitants semblent pris d’affection pour ces petites ou grosses bêtes à poil. Il est même l’accessoire numéro 2 de tout bon Parisien qui se respecte. Si on estime à plus deux millions la population parisienne, je vous laisse imaginer le nombre de déjections qui se retrouvent sur le sol. 

Le fait est qu’à Paris, chacun ne dispose pas d’une cour arrière comme beaucoup de Québécois en possèdent. Le gazon étant en voie d’extinction dans cette cité, c’est sur les trottoirs et dans la rue qu’on retrouve ces jolis petits cadeaux… finissant bien souvent leur vie sous les semelles d’un touriste trop émerveillé par les beautés de la ville. Malgré les panneaux incitatifs du style « J’aime mon quartier…je ramasse! », le Parisien ne s’abaisse pas à recueillir la défécation de son toutou adoré. Résultat…ça se retrouve une fois de plus en dessous de mes souliers neufs!

Voilà pourquoi, si vous me croisez dans les rues de Paris, je regarderai sans doute droit devant moi! N’allez pas y voir un signe de snobisme, ni un état de lassitude envers cette ville qui a beaucoup à offrir, non, je regarderai tout simplement où je mets le pied!

©Marilyn Préfontaine