lundi 4 octobre 2010

Joli studio meublé à louer



« Parfait! On le prend! », lançai-je avec une note de supplication dans la voix alors que je visitais mon dixième appartement en trois jours.

Ce petit studio de 25 m2 en plein cœur de Paris m’apparaissait maintenant comme le logement idéal. Il était petit, il y avait à peine de quoi entrer de justesse un lit, une table et quatre chaises, mais comme il était le plus propre que j’avais vu jusqu’à maintenant, je ne pouvais pas le laisser filer.

Avec la naïveté d’une petite fille, je m’étais lancé tête première dans cette recherche quelques jours plus tôt. J’avais vite fait d’analyser les deux options qui s’offraient à moi : passer par une agence à qui on devait remettre l’équivalent d’un ou deux mois de loyer ou faire la recherche moi-même sur un site pour les particuliers. Le choix était simple!

J’avais donc entré mes critères dans le moteur de recherche :

-        - Appartement
-        - Minimum de deux pièces, dont une chambre
-        - Situé à Paris, dans le centre si possible
-        - Un minimum de 50m2
-        - Balcon, terrasse
-    Meublé
-        - Ascenseur
-       - Prix maximum : 800 euros

La base, quoi!

Après n’avoir donné aucun résultat, je dus abaisser légèrement mes critères. Bon, nous n’avons peut-être pas besoin d’un balcon… ni d’ascenseur.

Puis, j’avais décidé que les deux pièces étaient superflues, nous pouvions très bien nous accommoder d’un studio. Et le budget était définitivement à revoir si nous comptions toujours habiter l’un des arrondissements centraux.

Plusieurs coups de téléphone plus tard, j’avais réussi à obtenir quelques rendez-vous.

« N’oubliez pas votre dossier. Pas de dossier, pas de location! », m’avait fermement recommandé un propriétaire.

Un dossier? Pour un appartement? Je me souvenais que j’avais signé mon premier bail sur le coin d’une table. On était loin de là…

Dans les trois jours qui avaient suivi, je m’étais rendue dans différents coins de Paris, quelques-uns franchement luxueux, d’autres un peu douteux. J’avais alors compris pourquoi je retrouvais « porte blindée, serrures en trois points » dans la description des appartements.

J’en avais visité de toutes les sortes : une studette avec à peine de la place pour respirer, un appartement où la douche était à même la cuisine : adieu l’intimité!, un studio de 27 m2 qui avait une vue incroyable, mais qui de l’intérieur faisait franchement peur. Un magnifique appartement deux pièces, mais au 7e étage sans ascenseur… Un autre studio pas si mal, mais j’ignorais que « lit en mezzanine » signifiait à peine 6 pouces entre le matelas et le plafond! Et le pire d’entre tous était ce logement dont l’annonce indiquait « repeint ». Comment aurai-je pu prévoir qu’on pouvait peindre par-dessus de la moisissure grimpante? Pourtant, tous n’avaient qu’une seule phrase en bouche à la fin de la visite :

« Si vous le voulez, dépêchez-vous, car j’ai beaucoup d’autres visites! »
Incroyable!

Donc, lorsque nous sommes tombés sur la perle rare : un joli studio refait complètement à neuf, nous avons décidé de le louer sans hésitation.

Pas si vite par contre! Avant d’y entrer, il nous fallait sortir les bidous! Nous devions d’abord remettre une caution qui équivalait à un mois de loyer.

« Nous vous rendrons cet argent à votre départ. Si l’appartement est en bon état bien sûr », nous expliqua le propriétaire.

Avec le premier mois que nous devions acquitter en même temps, cela nous faisait une jolie petite somme!

Il me sembla alors entendre encore les gens me prévenir :

« C’est compliqué pour les loyers à Paris et c’est extrêmement cher, non? »

Ce à quoi, je répondais en toute innocence :

« Ben non, on va s’arranger! »

Et somme toute, j’avais effectivement raison, nous nous étions arrangés. Nous allions peut-être vivre à l’étroit, mais j’étais certaine que nous y serions bien!  

Mais j’avais aussi réalisé que ce qu’il y avait de génial avec le fait de partir de chez soi, c’est qu’on prend conscience de tout ce qu’on a… chez nous!
©Marilyn Préfontaine