lundi 20 septembre 2010

Tout quitter : une question de chance?


« Mais vous êtes complètement fous! », s’exclama une de mes amies lorsque je lui appris la grande nouvelle.  

D’accord, il fallait bien s’y attendre.

Décider de tout quitter et partir vivre un an à Paris, ça allait en choquer plus d’un.

Lorsque la décision est bien mûrie, ça peut aller, mais comme le doute était encore présent, l’angoisse avait rapidement refait surface.

Ai-je pris la bonne décision? Pourquoi fais-je ça déjà? Est-il trop tard pour annuler les billets d’avion?

Mais s’était rapidement enchaîné une série de:

« Ah! Si je pouvais, je le ferais moi aussi! »

Sans oublier les…

« Vous êtes dont ben chanceux! »

De la chance? Vraiment? N’y avait-il pas une grande part de courage là-dedans? Non pas que je voulais me faire passer pour héroïque, mais j’avais quand même dû taire mes inquiétudes, enfermer mes craintes et OSER en me disant qu’au fond, on a une seule vie à vivre, non?

Bon, je vous l’accorde, il y avait peut-être 50 % de chance dans toute cette aventure. Bien sûr, tout a commencé par l’offre de travail.

Mais lorsqu’elle a atterri sur la table un vendredi après-midi, je ne m’y attendais pas.

Mon amoureux, lui, était fou comme un balai :

« Qu’est-ce que tu dirais de partir vivre un an à Paris? »

J’avais ravalé ma salive, sous le choc.

« Euh… j’sais pas. Là là, tout de suite, maintenant? »

Il me dévisageait d’un air surpris.

« Ben oui, à moins que t’aimes mieux attendre qu’on soit vieux et séniles, c’est comme tu veux! »

Mon Dieu! Comment pouvait-il être aussi confiant, aussi sûr de lui, alors que mes mains sous la table ne cessaient de trembloter?

J’avais toujours rêvé de voyager, de découvrir le monde, de partir à l’aventure, mais je m’apercevais qu’entre imaginer et passer à l’acte, il y avait tout un monde!

Une offre nous était présentée sur un plateau d’argent et j’allais reculer? C’était insensé!


Voilà où entra en scène le courage, la moitié restante du défi. Oser quitter mon environnement, celui que je connaissais si bien, mes balises, mes repères et me jeter dans un nouveau pays… ça prenait une bonne dose de folie, effectivement!


« Oui! On part, let’s go! », lançai-je quelques minutes plus tard avant de sauter au cou de mon amoureux. 

« En plus, ils parlent français, on ne sera pas trop dépaysés! », ajoutai-je.

Mais j’étais bien loin de me douter que la langue, c’était probablement tout ce qu’on partageait avec nos cousins les Français et encore là…
©Marilyn Préfontaine